Nos Actions

pour le maintien du pastoralisme

Organisation collective de la transhumance

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La première mission de chaque AFP sur son territoire est de soutenir l’activité agricole en montagne et plus particulièrement le pastoralisme.

L’AFP permet de regrouper les terrains privés morcelés pour les mettre à disposition de ces activités. Elle s’engage à gérer collectivement ces espaces. 

L’AFP se réunit sous forme de syndicat, où sont représentés les agriculteurs, les propriétaires de terrain en montagne ainsi que des élus de la commune, pour prendre des décisions sur l’organisation collective, pour gérer les déclarations de transhumance, la répartition des troupeaux, les écobuages, l’entretien des chemins etc…

Pour soutenir le pastoralisme, l’AFP peut aussi réaliser des investissements pour aménager les espaces pastoraux et faciliter le travail des bergers. 

Depuis leur création, les 3 AFP de ce territoire ont permis la création d’amenée d’eau, d’abreuvoirs, de pistes pastorales, de baignoires à mouton, de clôtures, de portails, de parcs de contention. Tous ces aménagements sont réfléchis et votés par le syndicat et les paysans eux-mêmes, dans le but d’optimiser la répartition des troupeaux en montagne pour entretenir l’espace

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Macaye - Aménagement pastoraux en montagne

En 2006, le Baigura était déjà une montagne connue, utilisée pour de nombreuses activités de loisirs mais aussi pour la transhumance des troupeaux de brebis et de pottoks, du printemps à l’automne. Afin d’éviter de déranger les troupeaux et de créer des conflits, l’AFP a réglementé un site de décollage de parapente et un tracé de descente à trottinette. Cela a permis de continuer à pratiquer ces activités, en sécurité et dans le respect des troupeaux.

En 2014, le Baigura accueille des troupeaux de brebis et de pottoks pour l’été ou toute l’année. Les bergers devaient monter l’eau dans des citernes pour abreuver les troupeaux et descendre les animaux blessés de la montagne pour les soigner. L’AFP prend en charge la création d’un parc de contention pour les brebis, d’un parc de contention pour les pottoks ainsi que d’un abreuvoir pour les brebis et les pottoks.
Cela facilite le travail des bergers et assure le confort des troupeaux pour un meilleur pâturage en montagne.

En parallèle, la route d’accès à la montagne est restaurée et un portail est installé en bas. L’interdiction de circuler sur cette route permet de ne pas déranger le pâturage des troupeaux ni leur zone de couchage. Cela réduit aussi les conflits d’usage entre les bergers et les usagers loisirs qui doivent, maintenant, obtenir une autorisation pour circuler.

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Bidarray - Création d’un accès et amenée d’eau pour les troupeaux sur l’Iparla

En 2015, la montagne d’Iparla, connue pour ses crêtes dangereuses, accueille plusieurs troupeaux de brebis sur son plateau et dans ses pentes. Le manque d’eau l’été et l’accès difficile obligeaient des bergers à descendre les troupeaux dans les prairies lorsque le temps se faisait trop sec. La transhumance devenait compliquée avec les sécheresses. L’AFP a donc réalisé une amenée d’eau desservant 8 abreuvoirs sur le massif et une piste permettant aux bergers de monter soigner leur troupeau plus souvent. L’eau a permis d’optimiser le pâturage et l’entretien des pelouses et des landes et ainsi de garder les troupeaux en montagne plus longtemps voire toute l’année pour certains.

Soutien des projets agricoles collectifs depuis 2018

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Malgré tous les efforts réalisés par les AFP, la diminution des pratiques pastorales, bien que moins marquée que dans certains endroits de la région, inquiète tout de même les éleveurs des 3 AFP. 

Cette évolution menace les enjeux agricoles, pastoraux, environnementaux et économiques du territoire. La déprise agricole a pour conséquence directe l’embroussaillement et l’enfrichement de certaines zones, rendant de plus en plus difficile l’entretien de pans entiers de ces massifs : « la montagne se vide et se salit ».

En 2018 les 3 AFP se posent alors la question : « comment revaloriser l’agriculture de montagne sur le territoire pour entretenir les zones intermédiaires et dynamiser l’agriculture ? »

Les AFP veulent devenir actrices en soutenant la réalisation de nouveaux projets en montagne. Pour cela, elles s’organisent entre elles, montent un projet pour l’emploi d’une salariée commune aux trois territoires, présentent cette idée au Programme LEADER Montagne Basque. 

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L'arrivée de Lucie

Depuis 2019, grâce à ce programme LEADER, la région, la Communauté d’Agglomération du Pays Basque et le département des Pyrénées Atlantiques soutiennent financièrement les 3 AFP qui peuvent alors embaucher une animatrice. Cette animatrice est soutenue techniquement par la CAPB, la chambre d’agriculture 64, Euskal Herriko Laborantza Ganbara, les animateurs Natura 2000 des 2 sites du territoire et le CPIE. 

La présence d‘une animatrice a pour objectif de : 

  • Maintenir et renforcer l’activité pastorale qui doit rester la vocation prioritaire de ces massifs ;
  • Encourager et accompagner la diversification des activités agricoles et forestières sur ces zones pour une occupation et une utilisation optimales du territoire, en lien avec les différentes filières locales existantes ou émergentes;
  • Protéger et mettre en valeur les atouts patrimoniaux de ce territoire, en lien avec les enjeux des DOCOB mais aussi avec les potentiels de développement touristique ;
  • Favoriser le déploiement des différentes activités contribuant au développement et à la vitalité de la montagne tout en veillant et organisant la bonne cohabitation des usages.
  • Étudier et concrétiser des actions pilotes qui permettraient de revaloriser ces zones en déprise et de répondre aux objectifs fixés.

Dans ce cadre, plusieurs actions ont été réalisées avec pour but la création de projets agricoles pour la valorisation des zones intermédiaires de montagne : 

Cet état des lieux permet de savoir comment et par qui sont utilisés les massifs et quels sont les enjeux par zones. Ces zones sont recensées sur la carte des zones non utilisées et potentiellement valorisables.

Animation de réunions collectives avec les éleveurs, les chasseurs et les apiculteurs. Travail sur carte pour identifier les zones utilisées par chacun. 

Rencontres individuelles avec les éleveurs transhumants et les propriétaires privés.

Plusieurs réunions ont été organisées avec différents acteurs de la montagne. Ces réunions ont permis de discuter collectivement des solutions abordées lors des enquêtes. Un travail collectif sur la cartographie permet de situer les zones avec un potentiel d’utilisation selon l’avis de tous les acteurs. Un débat collectif à permis de présenter la filière Sasi Ardi et Porc Basque Kintoa, et aussi d’échanger sur l’avenir de nos montagnes. 

Rédaction de dossiers qui résume le travail mené par les groupes de travail (ARROSA, BIDARRAY et MACAYE)

Echanges avec différentes personnes du territoire pouvant accompagner les projets

Recensement et diagnostic des parcelles communales non utilisées, en friches, qui pourraient accueillir de nouveaux projets. Cet état des lieux pourra ensuite être adapté chez un propriétaire privé si celui-ci souhaite louer ou mettre à disposition sa parcelle. 

Grâce à ces actions, une dynamique importante est lancée sur le territoire, en 2 ans plusieurs projets collectifs sont en train de voir le jour : 

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Des Sasi Ardi à Macaye

Un constat est fait par l’AFP de Macaye sur le Baigura : la transhumance des troupeaux de manech têtes rousses est en baisse, les modes de conduites d’élevage permettent de moins en moins d’utiliser la montagne … ou pas aux dates qu’il faudrait. Le baigura se vide, les paysages changent et les éleveurs souhaitent continuer à aller en montagne avec des animaux. Un groupe de quatre paysans se pose alors la question de comment faire pour continuer à transhumer tout en gardant le troupeau laitier dans la vallée ? Une idée a germé : monter un troupeau de Sasi Ardi et le répartir en groupe sur la montagne. 

La Sasi Ardi, race rustique, locale, adaptée à la montagne, se ferait bien à cet environnement. L’AFP de Baigura rencontre alors Jean Lassalle, président de l’association Sasi Artalde pour la préservation de cette race. Suite à cette rencontre, les premières brebis sont achetées et installées en montagne. 

En 2020, trois de ces éleveurs transhument avec des Sasi Ardi pour un total d’environ 120 brebis. L’objectif est de maintenir le pastoralisme sur cette montagne avec une race rustique, une activité secondaire, en complément du troupeau laitier. 

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Des règlements pastoraux pour les 3 AFP

Nos moyennes montagnes basques, belles et accessibles, attirent chaque année beaucoup d’activités de loisirs, randonnées, vtt, trail etc. qui se développent parfois au mépris des troupeaux et des bergers.

Ces massifs sont d’abord le lieu de vie de nombreux troupeaux dont la présence, essentielle pour les paysages et l’environnement, peut être menacée par un dérangement trop important,  les empêchant de pâturer paisiblement. 

Rappelons qu’il s’agit de terrains privés, gérés collectivement pour la transhumance, dont l’accès est donné aux usagers loisirs en échange du respect des troupeaux. 

Face à de plus en plus d’incivilités mais aussi, parfois, à des soucis d’entente collective, les 3 AFP, ont rédigé 5 règlements pastoraux pour leur 5 montagnes : Larla, Jara, Artzamendi, Baigura et Iparla. La mise en place de ces règlements a été accompagnée par la chambre d’agriculture 64 et par Euskal Herriko Laborantza Ganbara, et l’écriture s’est faite en collaboration avec les communes voisines, aussi gestionnaires de ces montagnes. 

Ces règlements permettent de fixer des règles notamment sur : 

  • Les bonnes conduites en montagnes
  • Les droits d’accès aux montagnes pour les usagers 
  • Les périodes d’accès aux montagnes par les troupeaux
  • L’identification et le suivi sanitaire des troupeaux
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L’embauche d’une bergère, gardienne de troupeaux

Le projet de Sasi Ardi mène à l’embauche d’une bergère, partagée entre 7 communes, une gardienne qui veille sur les troupeaux du Baigura.

Suite à la transhumance des Sasi Ardi sur le Baigura, l’AFP de Macaye a souhaité organiser et répartir les 3 troupeaux de manière à bien pâturer la montagne.

bergere baigura

Cette bergère, en place sur le Baigura 6 jours par semaine de mai à septembre, a pour rôle de surveiller les troupeaux et le pâturage de la montagne mais aussi de sensibiliser les visiteurs sur les règles de bonnes conduites, sur le rôle des bergers et l’importance des troupeaux. 

L’embauche de cette gardienne est une initiative locale et collective, 6 communes ont participé à la création de ce poste et elle aura la charge de 7 troupeaux de brebis.

Il s’agit d’une première année d’essai pour la gestion de ces troupeaux mais aussi pour réaliser une communication active sur la montagne.