Les Enjeux

du territoire montagne

Notre Territoire

Gure-Gainak-picto-montagne

Notre territoire est composé de plusieurs massifs : LARLA, JARA, IPARLA, ARTZAMENDI et BAIGURA
Les massifs de Larla et Iparla sont situés sur le site Natura 2000 « Montagne des Aldudes » et le massif de l’Artzamendi est situé sur le site Natura 2000 « massif du Mondarrain et de l’Artzamendi »

A moins de 40 minutes de l’agglomération bayonnaise, ce territoire, à vocation première agricole et pastorale, est confronté depuis une vingtaine d’années à des enjeux multi-usages avec en particulier le développement croissant des activités de loisirs (randonnées, VTT, sports motorisés, eaux-vives, parapente, chasse, pêche, cueillette de champignons…) et du tourisme (camping, gîtes, chambres d’hôtes, résidences secondaires…).

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Une dynamique agricole importante à l’origine de nos paysages

Nos montagnes basques ont une forte dynamique agricole, les fermes sont très nombreuses et les paysans souvent obligés de se servir des estives pour libérer les terres les plus accessibles l’été.

La majorité des systèmes du territoire sont :

  • des élevages mixtes Ovin-lait / Bovin allaitant,
  • des élevages spécialisés ovin-lait,
  • des exploitations spécialisées bovins allaitant. Cet élevage est souvent choisi lorsque l’exploitant est double actif, et encore plus lorsque l’activité est secondaire.

L’élevage équin est aussi bien présent, on retrouve sur tout le territoire beaucoup de Pottoks mais aussi des chevaux lourds. La présence de cet élevage correspond à un fort attachement pour ce type d’animaux combiné à un aspect patrimonial.

L’élevage de porcs se développe au Pays Basque. L’élevage en plein air de porcs de race locale (Pie noir du Pays Basque) a été relancé dans la vallée des Aldudes dans les années 95.

La majorité des éleveurs ovin-lait sont en race locale : Manech tête noire ou Manech tête rousse. Ils sont livreurs de lait en déclaration d’identification AOP “Ossau-Iraty”. Une partie des agneaux est vendue sous le label rouge “Agneau de lait des Pyrénées”. 

Nos petites montagnes basques regorgent d’éléments patrimoniaux, écologiques, paysagers essentiels à préserver. Les bergers et les troupeaux sont les acteurs principaux pour la protection de ces espaces.
Or de plus en plus le nombre de fermes diminue, ce qui permet à d’autres d’agrandir leur surface en bas des montagnes et de ne plus transhumer. La transhumance prend du temps, c’est un savoir-faire de berger important.

C’est pour cela que dans ce contexte, les Associations Foncières Pastorales œuvrent pour le soutien du pastoralisme.

Les Enjeux

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Les AFP, en soutenant le pastoralisme, préservent des enjeux importants liés directement à la présence de troupeaux en montagne :
Le premier enjeux à préserver par les AFP, est l’organisation collective de la transhumance et des activités de montagne. “Ce n’est qu’en fonctionnant ensemble que l’on peut agir de manière cohérente pour la montagne.”

Les enjeux patrimoniaux : La transhumance, pratique ancrée dans la culture, les bordes de montagne, les cromlechs et minerais de fer. On trouve sur la montagne du Larla des vestiges de mines de fer à ciel ouvert qui témoignent avec force de ce riche passé industriel qui s’est terminé en 1914. 


Les enjeux paysagers et écologiques : Le pâturage et la biodiversité sont étroitement liés sur ces territoires de basses et moyennes montagnes.

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L’entretien d’une mosaïque d’habitats riche en biodiversité par un pâturage adapté

“ La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète. Cela recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.) ainsi que toutes les relations et interactions qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.
La notion même de biodiversité est complexe, car elle comprend trois niveaux interdépendants :
– La diversité des milieux de vie à toutes les échelles : des océans, prairies, forêts… au contenu des cellules (pensons aux parasites qui peuvent y vivre) en passant par la mare au fond de son jardin ou les espaces végétalisés en ville ;
– La diversité des espèces (y compris l’espèce humaine) qui vivent dans ces milieux, qui sont en relation les unes avec les autres (prédation, coopération…) et avec leurs milieux de vie ;
– La diversité des individus au sein de chaque espèce : autrement dit, nous sommes tous différents ! Les scientifiques parlent de diversité génétique pour ce troisième niveau.
Étudier la biodiversité, c’est chercher à mieux comprendre les liens et les interactions qui existent dans le monde vivant. ”
(Source : ministère de la transition écologique et solidaire)

Un habitat naturel est une zone terrestre ou aquatique qui se distingue par ses caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu’elle soit naturelle ou semi-naturelle.
Selon la typologie Corine Biotop on différencie plusieurs types d’habitats : Les habitats littoraux et halophiles, les milieux aquatiques non marins, les rochers continentaux, éboulis et sables, les tourbières et marais, les landes, fruticées et prairies, les forêts, et les terres agricoles et paysages artificiels (prairies temporaires, cultures, haies etc).
Un habitat naturel est dit d’intérêt communautaire lorsqu’il répond au moins à l’une des caractéristiques suivantes :
– est en danger de disparition dans son aire de répartition naturelle ;
– a une aire de répartition naturelle réduite par suite de sa régression ou en raison de son aire intrinsèquement restreinte ;
– constitue un exemple remarquable de caractéristiques propres à l’une ou plusieurs des 9 régions biogéographiques.
Ces habitats d’intérêt communautaire sont à préserver selon le dispositif Natura 2000.
Parmi ces habitats D’intérêt communautaire Natura 2000 on trouve des pelouses calcaires et acides, des landes sèches et humides, des habitats forestiers et des prairies mésophiles.
Ces différents habitats abritent différentes espèces qui ont des besoins spécifiques pour chasser, dormir, se reproduire, se déplacer etc. C’est la diversité des habitats qui permet la diversité des espèces présentes. C’est cette diversité qu’il est très important de préserver.

Les milieux ouverts (Landes et pelouses) sont fortement liés à l’activité agropastorale. Les animaux, en mangeant et en piétinant, entretiennent ces habitats en limitant leur évolution naturelle vers l’ourlification et le boisement. 

En effet, les habitats de type pelouse et landes sont le plus souvent d’origine anthropique. Il s’agit de milieux liés à une utilisation passée de l’Homme qui subissent des perturbations cycliques créant des conditions propres à l’installation des herbacées ou annihilent les premières installations forestières (habitat secondaire).

Ils constituent un stade souvent transitoire au sein de successions de végétation. Dans la dynamique naturelle de végétation, sauf exception, les milieux ouverts sont voués à se refermer par boisement en passant par différents stades (tonsures, ourlets, fourrés arbustifs landes). Les activités agricoles (pâturage, gyrobroyage) maintiennent ces habitats à un stade de pelouses ouvertes.

Ces landes et ces pelouses représentent aussi des enjeux agricoles, socio-économiques et paysagers à prendre en compte. Ces habitats font partie du paysage qui attire plusieurs activités : chasse, randonneurs … Ces activités aussi entretiennent les espaces. Ces milieux permettent aussi de nourrir les troupeaux (ovins, caprins, équins, bovins) car ils représentent une ressource en herbe mais aussi en végétation ligneuse. Tout comme la diversité d’habitat, la diversité de ressource est un atout pour la conduite de troupeaux. Par exemple, la consommation de certaines espèces végétales permet de réduire voire d’éviter le parasitisme interne chez le bétail (Coronille, genet, robinier, origan, prêle, ail des ours, cornouiller, aubépine…).

Le fait d’avoir une mosaïque d’habitat représente un fort enjeu car tous ces habitats ont leurs intérêts et leur valeur pour l’environnement. Seulement les habitats ouverts sont menacés de fermeture et de boisement. Un pâturage diversifié (toutes espèces confondues) et adapté permet le maintien de la mosaïque d’habitats favorable à de nombreuses espèces animales et l’entretien des milieux ouverts.

Gure gainak schéma dynamique de végétation
Schéma dynamique de végétation

Par le piétinement : Une pression de pâturage bien adaptée (nombre + durée) permet de faire régresser certaine espèce (Touya, ronce, Alka (Brachypode)

Il faut cependant éviter le surpâturage qui peut entraîner une perte de biodiversité en abimant le sol (sol nu) ou favoriser certaines espèces résistantes au piétinement. 

L’espèce de l’animal joue sur sa manière de piétiner, le poids n’est pas le même, la façon de se déplacer etc. Il est important d’avoir des espèces différentes sur les montagnes (3 dents). 

Il faut aussi faire attention aux zones humides qui ne supportent pas un fort chargement (tourbières, prairies humides etc). Des clôtures peuvent être utilisées pour limiter l’accès. 

Par l’action des dents : Le pâturage a pour but de nourrir les troupeaux, la consommation des espèces végétales permet donc d’entretenir les habitats ouverts. De la même manière que pour le piétinement les espèces animales ne consomment pas les mêmes ressources, elles auront leur préférence. Au pâturage les animaux choisissent ce qu’ils veulent manger, ils s’adaptent en fonction de leur besoin (herbes, feuilles, petits ligneux), cela permet aussi d’entretenir les milieux ouverts. 

Et surtout, par la gestion du pâturage : La manière de mener un troupeau est très importante pour préserver un milieu naturel. En préférant un pâturage par secteur, sur des durées plus courtes mais un chargement plus fort, la végétation ligneuse (touya, ronce) sera plus impactée. S’ils ne sont pas menés les animaux iront au plus simple et au meilleur déplaçant le reste et changeant la végétation. 

Le pâturage est un des meilleurs outils pour la préservation des milieux ouverts. En perdant ces milieux, nous perdrons une biodiversité importante (habitats, espèces), mais aussi un paysage, des accès à la montagne, un attrait pour le tourisme. Malmené, le pâturage peut impacter négativement la végétation. C’est donc l’importante activité agricole et pastorale qui façonne les paysages de montagne et permet le maintien et surtout la diversité de ces habitats d’intérêt communautaire et/ou habitats d’espèces d’intérêt communautaire sur le territoire.